Les vols de vélos face à une nouvelle flambée

La police a dénombré 3251 larcins en 2014: c’est une hausse de 13% sur un an

Le vol de bicyclettes reste une activité très fréquemment pratiquée à Genève. Le phénomène est même en augmentation, comme le montrent les statistiques policières dévoilées le 23 mars dans l’ensemble du pays. Le canton de Genève a enregistré 3251 vols de vélos l’an dernier, soit une hausse de 13% par rapport à 2013. Le fléau se rapproche ainsi du niveau record qu’il avait connu cinq ans plus tôt, en 2009, avec 3300 larcins de ce type. A l’échelle suisse, la tendance est aussi haussière, avec 40 881 vols (+9%). Le vélo est le véhicule le plus fréquemment dérobé, représentant deux tiers du total. Il se distingue aussi par un taux d’élucidation très bas (1,3% l’an dernier à Genève).

«Il s’agit avant tout de vols d’usage où le voleur a l’impression de ne faire qu’emprunter une bicyclette, laquelle finira généralement abandonnée un peu plus tard, estime le porte-parole de la police genevoise, Silvain Guillaume-Gentil. L’an dernier, nous n’avons eu que deux affaires de vols en bande de vélos qui étaient destinés à l’exportation.» L’une d’elles a été médiatisée en juillet. Un cycliste, qui avait pris soin de doter son engin d’une puce géolocalisée, a pu le retrouver après sa disparition dans une zone industrielle où il gisait dans un container avec une cinquantaine de congénères. Le tout était destiné à être revendu en France voisine.

De façon générale, la police encourage les cyclistes à mieux verrouiller leurs vélos et à entreprendre tout ce qui permettra de les identifier en cas de vol. «Les victimes possèdent trop rarement les coordonnées du vélo: ni marque, ni numéro de cadre, ni même la couleur parfois, déplore Silvain Guillaume-Gentil. Il est le plus souvent impossible de repérer les propriétaires des vélos ramenés à la fourrière ou abandonnés autour de la gare.»

A Pro Vélo, on recommande la gravure du cadre, avec un numéro unique qui est inscrit dans une base de données internationale, accessible par la police. «Si cette méthode gagne en renommée et en utilisation, elle a le potentiel de faire remonter le taux de restitution des vélos, estime Violeta Djambarova, coordinatrice de l’association à Genève. Il existe aussi des méthodes par puces, des pastilles contenant une identification (qui peuvent malheureusement être désactivées) et d’autres qui émettent un signal géolocalisé. Mais ces systèmes sont plus coûteux.»

Selon Pro Vélo, le vol est un fléau rédhibitoire. Il est susceptible de dissuader certains usagers de pratiquer le cyclisme, notamment après des mauvaises expériences répétées. (TDG)

(source : http://www.tdg.ch/)